Fatigue, mal-être, stress, baisse de productivité, vous vous sentez dépassé ?
C’est peut-être les premiers signes d’une surcharge mentale.
Souvent négligés, ces signes sont pourtant la preuve que votre cerveau n’est plus en capacité de gérer toutes les informations que vous lui demandez de traiter.
Navrée de vous l’apprendre, mais l’être humain n’est pas un couteau suisse, prioriser ses tâches est donc essentiel pour garder un équilibre dans sa vie, tant sur le plan professionnel que personnel.
Comprendre l’origine du trop-plein informationnel
La surcharge psychologique : à mi-chemin entre la charge mentale et le burn-out
Si l’on se penche sur le sujet, on peut rapidement se rendre compte que chaque individu, quel qu’il soit, investit une quantité d’effort lors de la réalisation d’une tâche et cela en fonction de ses ressources disponibles et des caractéristiques de la tâche. En d’autres termes, la charge mentale est commune à tous.
Ce qui différencie cette dernière de la surcharge mentale est la quantité d’investissement selon nos propres limites. Nous ne réagissons pas tous de la même manière face aux sollicitations informationnelles. Au-delà d’un certain seuil, qui est donc propre à chacun, l’individu peut faire face à cette fameuse surcharge mentale.
Au même titre que le système d’un ordinateur rame lorsqu’il est surchargé par de nombreux fichiers et applications, notre cerveau peut avoir un trop-plein d’informations entraînant une perte de facultés. Si rien n’est fait pour soulager cette pression, s’en suit dans certains cas un burn-out.
Épuisement émotionnel, des symptômes trop souvent ignorés
Trop souvent minimisés, certains signes peuvent pourtant déjà vous mettre la puce à l’oreille à propos d’une potentielle surcharge mentale :
- Difficulté à prendre des décisions
- Fatigue
- Boule au ventre, stress, coeur serré
- Repli sur soi
- Irritabilité, tension avec autrui
- Baisse de qualité de production
- Perte d’efficacité
Parfois confondus avec les symptômes d’un manque de sommeil, d’un rhume saisonnier, ou de carences nutritionnelles, ces signes avant-coureurs passent bien à souvent à la trappe. Il est donc important d’écouter son corps et de surveiller la durée de ces signaux. En effet, si ces derniers persistent, c’est que le problème réside peut-être ailleurs, plus en profondeur.
La clé pour ne pas arriver jusqu’au point de non retour réside dans l’anticipation. Comme le dit le dicton, mieux vaut prévenir que guérir alors allégez votre charge mentale qu’elle soit professionnelle ou personnelle dès que les premiers symptômes se font sentir.
Vie pro/perso, la surcharge mentale n’a pas de frontière
Partons d’un constat simple : vie personnelle et professionnelle sont étroitement liées. Par conséquent, le moindre désagrément d’un côté déteint de l’autre.
La charge mentale ne se limite donc pas au monde du travail, mais s’étend à la sphère privée. Faire les courses, promener le chien, aller récupérer les enfants à l’école, accumulées, toutes ces pensées du quotidien peuvent saturer notre cerveau.
Face à cette surcharge mentale, les femmes sont en première ligne. Penser pour deux, pour trois voir plus encore, c’est le cas de nombreuses femmes. Salariée, épouse, mère de famille, la femme doit être sur tous les fronts. Ce côté multi-casquette est pourtant loin d’être une évidence. En effet, selon une étude de l’IFOP réalisée en 2024, cette double pression crée un cercle vicieux. Pour 66% des femmes, le stress professionnel déborde sur la vie personnelle, notamment chez les femmes seules ou en poste d’encadrement et à l’inverse, la charge mentale personnelle nuit à leur travail pour 53%, en particulier chez les mères de jeunes enfants ou les aidantes.
Face à cette situation, les attentes envers les employeurs sont fortes. 81% des femmes estiment qu’ils doivent mieux prendre en compte la réalité personnelle de leurs salariées (parentalité, handicap, responsabilités d’aidante…) et mettre en place des mesures concrètes pour alléger cette surcharge mentale persistante.
Éviter la surcharge mentale, c’est savoir identifier et hiérarchiser ses priorités
Le mythe du multitâche : productivité ou illusion ?
Rendement et productivité sont très certainement les mots d’ordre de notre société actuelle. Tels de vrais couteaux suisses, ce contexte, nous pousse donc à faire plusieurs choses à la fois. Mais notre cerveau est-il réellement capable de traiter plusieurs tâches en simultané ?
Si marcher et parler en même temps est jusque-là faisable pour la plupart d’entre nous, il ne s’agit pas du même exercice lorsque l’on demande à notre cerveau de combiner des tâches plus complexes.
En réalité, le multitâche ne peut se faire que s’il n’est le fruit d’un entraînement, à force de répéter une combinaison d’action alors on développe des automatismes. Lorsque la combinaison d’actions n’est pas ancrée, cette gymnastique cognitive peut rapidement s’avouer éprouvante au point de favoriser les erreurs.
Comme l’affirme Albert MOUKHEIBER, spécialiste en neuroscience, ce qui était censé augmenter l’efficacité finit donc par avoir l’effet inverse. Mieux vaut donc opter pour le “moins mais mieux”.
Notifications, tâches non urgentes, distractions, dites stop aux “voleurs de temps”
Il n’est pas rare d’entendre que les journées sont trop courtes pour arriver à bout de toutes les tâches fixées. Si cette remarque n’est pas tout à fait fausse, notez toutefois que l’on peut gagner du temps simplement, sans même devoir rallonger les heures. Pour cela, dites au revoir aux “voleurs de temps”, ces petites distractions qui grignotent notre attention et réduisent notre efficacité sans même que l’on ne s’en rende compte.
Parmis elles se trouvent :
- Les notifications :
Une petite pastille qui s’affiche sur votre écran, une sonnerie qui attire votre attention, en quelques secondes seulement votre concentration se dissipe. Notez que votre cerveau met beaucoup moins de temps pour être distrait que pour se re-concentrer. - Les distractions numériques :
Les notifications vont de pair avec les réseaux sociaux. Le coup d’œil rapide qui s’éternise, le passage d’un onglet à un autre, le doigt qui défile pour scroller encore et encore impactent votre productivité. - Les pensées du quotidien :
Au même titre que pour les réseaux sociaux, les pensées parasites telles que « Qu’est-ce qu’on mange ce soir ? », « J’ai oublié de sortir les poubelles» viennent altérer votre concentration. - Les tâches non-urgentes :
Mettez un point d’honneur à différencier les tâches importantes de celles qui sont urgentes.
La nuance entre les deux est primordiale pour rester centré sur l’essentiel.
Vous l’aurez compris, il est indispensable de distinguer les tâches à forte valeur ajoutée de celles qui peuvent être éliminées ou déléguées.
Apprendre à dire non, le début d’une bonne organisation
Comme le dit Éric ALBERT, psychiatre et expert en gestion du stress, l’un des leviers les plus puissants pour alléger sa charge mentale réside dans la capacité à poser des limites. Trop souvent, par peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur ou simplement par habitude, on dit oui à tout. Accepter sans jamais refuser, c’est aussi prendre le risque de se fatiguer mentalement et physiquement. Afin d’éviter que votre corps et votre mental n’aillent jusqu’à l’épuisement total, il est donc important d’apprendre à dire non.
Ce “non” peut notamment passer par le fait de déléguer. Il n’y a rien de honteux ni d’égoïste à reconnaître que votre temps et votre énergie sont limités. Par ailleurs, en délégant, vous accordez votre confiance à vos collègues, aux membres de votre équipe.
Dire non à une tâche non-prioritaire, à une sollicitation de dernière minute ou à une charge supplémentaire injustifiée, c’est dire oui à soi-même, à son équilibre et à sa santé mentale.
Identifier les problèmes, c’est bien, trouver des solutions, c’est mieux
To-do list, bullet journal, applications de gestion, autant d’outils pensés pour vous faciliter la vie
Une bonne organisation commence souvent par des outils simples mais puissants. Face à la surcharge mentale et à la multiplication des tâches à gérer, disposer d’un système clair pour structurer sa journée, prioriser et suivre ses actions est essentiel. Que l’on soit adepte du papier ou du digital, il existe une multitude de solutions accessibles pour reprendre le contrôle :
- La to-do list :
Simple mais efficace, la liste de tâches permet de désencombrer l’esprit en déposant sur papier tout ce qui doit être fait. Attention toutefois à bien rester réaliste. Pour éviter les notes interminables aux allures de liste de courses, rien de mieux que de prioriser et de limiter le nombre de tâches par jour. - Le bullet journal :
Qui a dit qu’organisation rimait forcément avec ennui ? Grâce au bullet journal, mêlez créativité et efficacité à travers un carnet personnalisé. .
- Les applications de gestion :
Le papier, un peu trop démodé ? Pour les amateurs de numérique, de nombreuses applications permettent de planifier, organiser et suivre ses tâches facilement : Todoist, Microsoft To Do ou Google Tasks pour les to-do lists simples, Trello ou Notion pour une gestion plus visuelle et collaborative, Forest ou Pomodoro Timer pour rester concentré en limitant les distractions.
Ces outils permettent non seulement de mieux gérer son emploi du temps, mais aussi de réduire la charge mentale, en évitant de tout retenir soi-même.
L’idée n’est pas de tout digitaliser ou de tout noter, mais de trouver l’outil (ou la combinaison) qui fonctionne le mieux selon son rythme de vie et ses préférences.
Faire une pause, une solution paradoxale pour gagner du temps
Quand tout semble urgent et incontournable, il devient facile de remplir ses journées à ras bord, parfois jusqu’au point de rupture. Pourtant, bien planifier ne signifie pas « tout caser », mais au contraire, organiser son temps de manière réaliste, stratégique et respectueuse de son énergie.
La première astuce est la planification par blocs de temps. Réserver des plages horaires dédiées à une seule tâche ou à un type d’activité vous permettra de :
- Se concentrer pleinement sans passer d’une tâche à l’autre en permanence
- Limiter les distractions
- Mieux visualiser sa charge de travail
La seconde astuce, simple mais trop souvent oubliée, consiste à faire des pauses.
Le cerveau n’est pas un robot. Travailler sans pause dégrade la concentration, augmente le stress et alimente la surcharge mentale. Intégrer des pauses régulières même courtes vous permettra de :
- Faire redescendre la pression
- Recharger votre capacité d’attention
- Prévenir la fatigue mentale
Dernier conseil, laissez vous des marges de flexibilité.
Un imprévu est si vite arrivé alors avec un planning organisé à la seconde prêt, c’est le chaos assuré. En laissant des temps morts dans votre journée, vous aurez :
- Moins de pression
- De la souplesse en cas de retard ou d’urgence
- Une meilleure capacité d’adaptation
Une bonne hygiène de vie pour en finir avec vos soucis
On parle souvent d’hygiène de vie pour le corps, mais l’hygiène mentale est tout aussi essentielle, surtout face à une surcharge mentale persistante. Le cerveau, comme n’importe quel organe, a besoin de repos, de calme et d’espace pour fonctionner correctement.
Voici trois points sur lesquels il ne faut pas faire l’impasse pour préserver votre équilibre mental au quotidien :
- Le sommeil :
Un manque de sommeil chronique accentue la fatigue, l’irritabilité, les troubles de concentration… et aggrave la charge mentale. Dormir suffisamment (7 à 9 heures selon les besoins). La régularité des horaires, un environnement calme et des routines apaisantes avant le coucher sont des alliés simples mais puissants. - La déconnexion numérique :
S’accorder des moments sans écran chaque jour (soirée, pause déjeuner, week-end) permet de réduire la surcharge informationnelle, d’améliorer la qualité du sommeil, de retrouver une vraie présence à soi et aux autres. - La respiration :
Respirer, tout le monde sait le faire… Mais bien respirer, c’est une autre affaire. En situation de stress ou de surcharge mentale, quelques minutes de respiration consciente ou profonde peuvent suffire à calmer le système nerveux.
Notre sélection de profils Simone & Nelson pour parler de surcharge mentale et organisations :
Organiser une conférence avec un intervenant célèbre et expert dans ce domaine vous permet de sensibiliser vos collaborateurs à ce sujet.
Nous vous proposons une sélection de 5 conférenciers experts de ce sujet :
Docteur en Neurosciences et Psychologue Clinicien, Albert fait des allers-retours constants entre les neurosciences et la psychologie. Il aime réfléchir à notre réflexion et s’intéresse au doute ; douter de nos pensées, émotions et intuitions. Albert s’amuse à faire des tours de magie sous couvert d’étudier les ressources attentionnelles du cerveau.
Auteur du livre Le Manager Intuitif, Meryem LE SAGET est une experte internationale en conduite du changement et en vision partagée. Elle est également consultante auprès de nombreuses entreprises.
Titulaire d’un DEA en psychopathologie et psychobiologie des comportements, Éric ALBERT est un expert de l’anxiété. Fondateur de l’institut français de l’anxiété et du stress (IFAS), il intervient en tant que coach de dirigeants et conseiller en stratégie managériale dans des grands groupes français et internationaux. Le management, le bien-être, le stress en entreprise et la gestion d’équipe sont ses sujets de prédilection.
Sarah DANINTHE est une escrimeuse française renommée, qui a évolué pendant 20 ans en professionnel. Elle a remporté à deux reprises le titre de championne du monde avec l’équipe de France d’épée féminine en 2005 et 2008. La sportive de haut niveau a également reçu une médaille de bronze aux Jeux Olympiques. Sarah DANINTHE intervient lors de conférences sur des sujets liés au développement personnel et professionnel.
Titulaire d’un DEA sur le comportementalisme et docteur en management et psychologie, Dominique STEILER est un ancien pilote de chasse reconverti. Ce spécialiste du stress professionnel crée en 2012 la chaire Mindfulness, Bien-être au travail et Paix économique à Grenoble EM. Ancien coach mental d’équipes Olympiques, il participe désormais à diverses conférences sur les thèmes du développement personnel et de la gestion de soi.
Morale de l’histoire, à vouloir trop bien faire, on s’y perd ! Mais pas d’inquiétude avec un peu de recul et quelques habitudes à mettre en place, vous y verrez rapidement plus clair. Le surmenage professionnel ne sera bientôt qu’un lointain souvenir !
