Les qualités développées par les navigateurs qui font de la course en solitaire

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Les qualités développées par les navigateurs qui font de la course en solitaire

AB navigation en solitaire

Loin des foules, près de la houle, c’est seuls contre dame nature que les navigateurs décident de se lancer. Lors de ces traversés, le corps comme l’esprit sont bousculés par la dure réalité du terrain. En mer, chaque décision, chaque erreur comptent, si bien que rigueur, résilience, adaptation et dépassement de soi deviennent les mots d’ordres.

Mais cette aventure extrême n’est pas qu’une performance technique. Elle forge des qualités humaines utiles bien au-delà du navire. Résilience, patience, gestion du stress, confiance en soi. Arpenter la mer seul, c’est aussi apprendre à écouter, à observer, apprendre à se connaître.
Si la solitude domine lors du voyage, une fois revenu sur terre, les compétences acquises s’avèrent utiles auprès des autres également. 

Navigation en solitaire, quand le mental et le physique sont mis à rude épreuve

“C’est un plaisir de surmonter les difficultés”, si le navigateur Yves PARLIER prend les obstacles avec philosophie, la course en solitaire reste l’une des disciplines les plus extrêmes du sport. Face à l’immensité de l’océan, les navigateurs se retrouvent seuls.
Prouesse technique mais aussi physique, les marins n’ont d’autres choix que de repousser leurs limites. Pour tenir la distance et affronter les éléments, ils développent un ensemble de qualités sans lesquelles ils ne pourraient parvenir au bout de leurs échappées.

Si lire une carte, interpréter les instruments de bord, décrypter les bulletins météo et faire les bons choix de route constituent les bases en matière de navigation, à cela s’ajoute la notion de débrouillardise. Lorsque l’on décide d’entreprendre en solitaire, l’autonomie est plus que nécessaire. Les skippers doivent être capables de réparer une panne électronique, de recoudre une voile ou de bricoler une pièce cassée en pleine mer.

Réparer c’est bien, anticiper c’est mieux. Afin d’éviter d’en arriver à des cas extrêmes, les aventuriers doivent gérer les problèmes en amont. Prévoir les évolutions météorologiques, détecter les dangers potentiels, évaluer les besoins à venir en énergie, en nourriture ou en matériel, permettent donc d’avoir un temps d’avance. 

Souvent minimisée lors de la médiatisation, la gestion du sommeil est une autre prouesse qui mérite d’être mise en lumière. Fini les grasses matinées, le repos se fait par micro-siestes de quelques dizaines de minutes, le sommeil profond n’est plus de la partie. Rester alerte, jour et nuit implique une endurance physique et mentale exceptionnelle.

Les skippers en solitaire passent parfois plusieurs semaines en mer sans vraie pause, avec un effort physique intense, un stress constant et une concentration de tous les instants. Ils doivent aussi faire preuve de coordination et d’agilité pour manœuvrer, seuls, des voiliers de plusieurs tonnes, souvent dans des conditions extrêmes. Enfin, ils apprennent à résister à l’inconfort permanent : le froid, l’humidité, les douleurs musculaires, les blessures mineures qu’il faut gérer sans aide… Rien n’est simple mais ces épreuves forment des personnalités résilientes. Dans la solitude du large, c’est tout un éventail de compétences humaines qui se révèle.

Des compétences utiles sur le terrain comme au quotidien 

Mettre à profit sur terre les compétences acquises en mer, voilà toute la richesse de l’expérience des navigateurs en solitaire. Loin de toute aide extérieure, ils sont confrontés en permanence à l’imprévu : problèmes techniques, météo capricieuse, fatigue extrême…. Dans ces moments, la résilience devient une ressource vitale. Il faut encaisser les coups durs, ne pas se décourager, et surtout, trouver en soi l’énergie de repartir.

Cette capacité à rebondir rapidement, sans perdre le cap, devient une force une fois de retour à terre. Le stress, permanent lors des courses, doit être maîtrisé pour ne pas laisser la victoire s’envoler. Savoir garder son sang-froid dans l’urgence, face à l’inconnu ou à la peur, permet une meilleure gestion des émotions, ce qui s’avère tout aussi utile dans l’océan que dans la vie quotidienne.

Toutes ces qualités développées ne restent donc pas confinées au monde maritime,  elles accompagnent les navigateurs dans leur vie personnelle et professionnelle.
La prise de décision en autonomie, la capacité à anticiper, à s’adapter, à rester lucide sous pression sont autant d’atouts transposables aux sphères externes, comme l’entreprise, la vie de famille, la gestion de grandes responsabilités.

Finalement, naviguer seul, c’est aussi apprendre à mieux se connaître, à faire confiance à ses ressources profondes, une force intérieure précieuse, dans tous les domaines de la vie.
Comme le dit si bien Marc THIERCELIN, « Voyager c’est grandir. C’est la grande aventure. Celle qui laisse des traces dans l’âme. »

Établir des objectifs spécifiques, atteignables et mesurables. Cela peut vous aider à rester concentré, motivé et à célébrer les petites victoires en cours de route, favorisant ainsi un sentiment continu d’accomplissement.


Expérimenter l’aventure solitaire, c’est aussi s’ouvrir au collectif, au monde

Seuls en mer, une porte pour s’ouvrir aux autres 

Au-delà de se découvrir personnellement, la navigation en solitaire permet également de s’ouvrir au monde extérieur. Cette notion vaste comprend aussi bien la vie en collectivité que le regard que l’on pose sur la nature qui nous entoure.  
Bien se connaître, c’est aussi mieux vivre avec les autres. Loin d’être une démarche égoïste, la connaissance de soi est au contraire un puissant levier pour mieux appréhender le rapport au groupe. Quand on a appris à gérer ses émotions, ses doutes, on développe une écoute plus fine, une plus grande tolérance, et une capacité à coopérer avec respect et intelligence. Les navigateurs solitaires, habitués à l’introspection et à la prise de décision en autonomie, reviennent souvent avec une forme d’humilité et de lucidité qui favorise un rapport apaisé aux autres.

Connaître ses limites permet aussi de mieux reconnaître celles des autres, sans jugement. De même, être conscient de ses forces aide à mieux s’intégrer dans un groupe, sans besoin de s’imposer ou de dominer. Cette maturité relationnelle, souvent acquise loin de tout, devient un atout dans le travail d’équipe et la gestion de potentiels conflits.
C’est en ayant passé du temps seul, face à soi-même, que l’on devient plus juste, plus authentique dans sa manière d’être avec les autres.

Naviguer, c’est aussi se retrouver en tête à tête avec dame nature

Explorer en solitaire est bien plus qu’un défi sportif ou une aventure humaine, c’est une immersion totale dans la nature. Au milieu de l’océan, sans bruit humain, sans lumière artificielle, on redécouvre la beauté de notre planète. Un lever de soleil, une nuit étoilée, l’apparition surréaliste de cétacés, un seul mot face à tant de beauté “waouh”.
Cette réaction n’est autre que celle d’Anne QUÉMÉRÉ, navigatrice aux multiples records. Elle le dit elle-même “Quand des milliers de dauphins et baleines à bosses bondissent autour de vous, cela minimise les mauvais moments passés. C’est pour ces moments-là que l’on navigue”.

Ces instants aux allures de contes de fées marquent profondément ceux qui les vivent.
Ils rappellent à quel point la nature est belle et fragile. Face aux merveilles de la nature, une nécessité, celle de la préserver.
Cette envie de protéger, d’agir en faveur de la planète est renforcée par le fait qu’en mer chaque ressource est comptée. L’eau, l’énergie, la nourriture, ces contraintes renforcent la conscience de la rareté et de l’impact de chaque geste. Loin du confort terrestre, les navigateurs développent une forme d’humilité écologique, il ne sont pas supérieurs aux éléments, au contraire ils apprennent à les respecter et à s’adapter.

Ce lien direct avec la nature, que l’on pourrait qualifier d’intime, change à jamais le regard que l’on pose sur le monde qui nous entoure. La prise de conscience est si forte que nombreux sont les navigateurs qui développent un attrait pour l’écologie. C’est notamment le cas d’Isabelle AUTISSIER, ancienne navigatrice maintenant devenue militante écologique et présidente de WWF France. À travers ses multiples ouvrages, ses interventions en entreprise ou sur les plateaux télévisés, elle se confie sur son passé en mer et les leçons qu’elle a pu en tirer. Le fond de ses messages : prendre soin de notre environnement car comme elle le dit “il n’y a pas d’Homme en bonne santé sur une planète malade”. 

Notre sélection de profils pour parler de navigation en solitaire : 

Portrait de Maud MONTENOY
©MAUD FONTENOY Photo officielle 2020
Maud FONTENOY – Navigatrice et défenseuse des océans

Maud FONTENOY est une navigatrice française pratiquant la rame et la voile. Elle est connue pour être la première femme à avoir traversé en solitaire et à la rame l’Atlantique et le Pacifique. De nombreuses entreprises cherchent à contacter Maud pour ses expériences inspirantes et son dynamisme, qui font d’elle une conférencière pertinente et engagée.

Portrait d'isabelle AUTISSIER
©Olivier ROLFE
Isabelle AUTISSIER – Experte en navigation et écologie

Première femme à accomplir en solitaire le tour du monde à la voile en course, Isabelle AUTISSIER est une navigatrice très médiatisée.

Fervente militante de l’écologie, elle sensibilise l’opinion publique à travers ses ouvrages, ses interviews dans les media, et son engagement en tant que présidente de WWF France.

Portrait de Marc THIERCELIN
©L’Union
Marc THIERCELIN – Skipper et professeur passionné

Marc est un navigateur professionnel français originaire de Saâcy-sur-Marne. C’est un compétiteur hors-norme qui s’est illustré sur des courses célèbres telles que le Vendée Globe, la Solitaire du Figaro, la Transat Jacques Vabre, et de nombreuses autres courses au large. Enseignant accompli, il sait s’adresser aussi bien aux enfants qu’aux adultes sur une multitude de thèmes touchant à la navigation ou au monde de l’entreprise.

Portrait d'Anne QUEMERE
©Anne Quéméré
Anne QUÉMÉRÉ – Navigatrice en solitaire

Symbole de persévérance, Anne QUÉMÉRÉ est une navigatrice aux multiples records dans la catégorie de traversée en solitaire. Nommée chevalier de l’Ordre du Mérite maritime en 2012, elle publie plusieurs ouvrages en lien avec ses aventures autour du monde dont Passagère de l’Arctique.

 

 

Contactez Anne QUÉMÉRÉ : anne.quemere@simoneetnelson.com

Portrait de Yves PARLIER
©Beyond the sea
Yves PARLIER – Skipper d’élégance et entrepreneur

Passionné par la mer et son univers, Yves PARLIER fait de la voile une vraie carrière professionnelle. L’ingénieur en matériaux composites remporte, à vingt-quatre ans, la Mini-Transat en 1985. En 1991, il triomphe sur la Solitaire du Figaro. Amoureux de la nature, Yves s’engage aussi dans de nombreuses activités pour la préservation de l’environnement. Dans cette optique, il intervient en conférence pour parler de l’innovation, de l’énergie propre et du leadership.

Naviguer en solitaire, c’est donc apprendre à mieux se connaître, à gérer ses émotions, à composer avec le peu qu’on a mais c’est surtout vivre une prise de conscience écologique qui rappelle à quel point il est urgent de préserver notre planète.

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