Plus des enfants mais pas encore dans la cour des grands, accueillir des stagiaires et des alternants n’est pas toujours évident.
Loin d’être de simples renforts temporaires, ce sont des talents en devenir, qui méritent un réel suivi. Pleins d’énergie, d’idées neuves et d’envie d’apprendre, ils représentent une richesse pour votre entreprise.
Les accompagner et les faire grandir, c’est donc investir dans l’avenir tout en enrichissant la dynamique de son équipe.
Mais comment s’y prendre concrètement pour que cette collaboration soit bénéfique, tant pour eux que pour vous ? De l’intégration aux missions confiées, en passant par le feedback et l’après-stage, voici les clés pour travailler efficacement avec les jeunes talents d’aujourd’hui, et peut-être même vos collaborateurs de demain.
Bien accueillir pour bien commencer
Créer un parcours d’intégration structuré
Un bon départ rime avec organisation. Fini l’idée reçue du stagiaire qui reste dans son coin, presque invisible aux yeux de tous. Se débrouiller seul face à une multitude d’informations et d’imprévus n’est plus une option, il est important de prévoir une prise en charge.
Cet accueil, connu sous le nom d’onboarding peut inclure des welcome packs personnalisés comme le font Privateaser ou Sport Heroes Group. Chez Creads, les nouveaux employés sont mis à l’honneur dans leurs newsletters. Pour une approche gourmande, les membres Flixbus misent quant à eux pour des petits déjeuners d’équipe. Enfin, pour les plus joueurs, des quizs peuvent être organisés.
La Gen Z étant habituée à la rapidité, à la transparence, et à une communication fluide, l’utilisation d’outils digitaux peut s’avérer stratégique. S’inspirer des pratiques managériales modernes, comme des sessions interactives, des tutoriels vidéo, ou des rencontres régulières, peut grandement faciliter leur intégration et capter leur attention.
Clarifier les missions et les objectifs dès le départ
Un point crucial pour motiver un stagiaire ou un alternant, c’est de savoir précisément ce que l’on attend de lui. Dès le premier jour, il faut donc expliquer clairement ses missions, leurs enjeux, et comment elles s’insèrent dans la stratégie globale de l’entreprise.
Fixer des objectifs réalisables, mais aussi stimulants, permettra de donner du sens au travail effectué. Cette clarté évite la confusion et l’errance, souvent sources de démotivation.
Elle facilite également l’autonomie progressive du jeune talent, qui saura mieux à quel moment solliciter son tuteur et comment organiser son travail.
Pensez aussi à partager les critères d’évaluation pour qu’il comprenne sur quels points il sera jugé, ce qui l’aidera à progresser.
Nommer un tuteur ou référent engagé
Le rôle du tuteur est central dans l’intégration et le suivi des stagiaires et alternants. Ce n’est pas simplement un encadrant administratif, mais un guide, un mentor, qui accompagne au quotidien, répond aux questions et transmet son savoir-faire. Choisir un tuteur engagé, qui a envie de partager ses connaissances, est fondamental. Il doit être disponible, à l’écoute, et capable d’adapter son tutorat aux besoins spécifiques du stagiaire ou alternant.
Ce lien humain sécurise l’étudiant et lui donne confiance pour poser des questions et être force de proposition.
Favoriser l’apprentissage et la montée en compétences
Proposer des missions utiles et formatrices
Comme l’explique Karine TRIOULLIER, spécialiste RH et gestion de carrière, axée sur le management de la Gen Z, confier aux jeunes recrues des missions qui ont du sens, à la fois pour l’entreprise et pour leur parcours personnel est primordial.
Les stagiaires et alternants ne doivent pas être soumis à des tâches redondantes et purement mécaniques. Loin d’être des robots, ils doivent être stimulés et cela passe par leur implication dans la vie de l’entreprise. Rendre les jeunes opérationnels, les faire travailler sur des projets concrets est nécessaire pour leur permettre d’acquérir de l’expérience tant sur le plan technique que relationnel.
Notez aussi, qu’il est important d’adapter les missions au niveau de chacun afin de maintenir un juste équilibre entre défi et réalisme. Ainsi, la frustration d’un travail trop simple et le découragement d’une tâche trop complexe sont évités.
Encourager l’autonomie tout en restant disponible
Pour les jeunes, l’autonomie dans leur travail est une réelle attente. Leur offrir un cadre où ils peuvent expérimenter, prendre des initiatives et développer leur esprit critique est un moteur puissant de leur engagement et de leur apprentissage. Au même titre que Benjamin CHAMINADE, entrepreneur et conférencier en leadership régénératif, encouragez vos nouvelles recrues en leur insufflant ce mantra «chaque défi est une opportunité de grandir».
Pour autant, cette autonomie doit s’accompagner d’une présence bienveillante du manager. Il s’agit de rester disponible pour répondre à leurs questions, les guider en cas de blocage, et les aider à relativiser leurs erreurs. Ce double rôle, à la fois de superviseur et de coach, est indispensable pour les aider à gagner en confiance tout en assurant la qualité du travail rendu. Trouver l’équilibre entre supervision et délégation permet également d’alléger la charge mentale du tuteur et du reste de l’équipe. Faire confiance aux nouveaux arrivants, c’est donc se recentrer sur ses priorités et réussir à se dégager du temps pour soi afin d’ accroître sa productivité.
Offrir un feedback constructif et régulier
Avoir des retours réguliers est fondamental dans le processus d’apprentissage.
Afin que le feedback soit utile, il doit être sincère et orienté vers la progression.
Toutefois, l’objectif n’est pas d’appuyer sur les points négatifs mais plutôt de conseiller et de proposer des pistes d’amélioration.
Ce debrief constructif permet non seulement aux jeunes d’acquérir des connaissances mais contribue aussi à leur épanouissement professionnel et personnel. Se sentir encadrés sans être blâmés est pour eux la clé.
Utiliser des outils modernes pour fluidifier la communication
Dans un contexte où la rapidité et la clarté des échanges sont primordiales, l’adoption d’outils numériques modernes devient un levier indispensable. Des plateformes comme Notion pour la gestion documentaire, Slack pour la communication instantanée, ou encore Trello pour le suivi des tâches et des projets, permettent d’améliorer la coordination entre le manager, l’équipe, et le stagiaire/alternant.
Ces outils favorisent la transparence sur les objectifs, les deadlines, et les responsabilités, tout en offrant une traçabilité des échanges. Ils facilitent également le partage de ressources et le travail collaboratif, indispensables pour créer un environnement d’apprentissage dynamique et stimulant. Si vous n’êtes pas encore familiers avec les outils digitaux, vos stagiaires et alternants seront peut-être l’occasion de vous mettre à jour. C’est une opportunité pour votre entreprise de rester dans l’air du temps.
Créer une relation gagnant-gagnant
Valoriser l’apport des jeunes talents
Comme l’affirme Élodie GENTINA, Docteur et professeur-chercheur à l’IÉSEG School of Management, les nouvelles générations arrivent en entreprise avec un regard neuf, des idées innovantes et une grande adaptabilité aux outils numériques. Leur fraîcheur, leur curiosité et leur maîtrise des codes actuels (notamment digitaux) peuvent apporter une vraie plus-value à l’équipe.
Il est donc important de reconnaître et valoriser leur contribution, même lorsqu’elle sort du cadre initial de leur mission. Cela passe par des remerciements explicites, la mise en avant de leur travail lors de points d’équipe ou lors de présentations. Ce sentiment d’utilité et de reconnaissance est un puissant moteur d’engagement.
Favoriser l’intégration dans l’équipe
Un étudiant ne doit pas être vu comme un membre à part sous prétexte qu’il est passager, il fait lui aussi partie de l’équipe. Cette intégration doit se faire dès les premiers jours pour favoriser le sentiment d’appartenance. Bien inclure les nouveaux arrivants peut s’avérer très simple mais efficace. Cela peut passer par un petit déjeuner de bienvenue, une présentation à tous les membres de l’équipe, la participation aux réunions, ou encore l’invitation aux moments de forts de l’entreprise. Favoriser une bonne ambiance de travail, encourager le dialogue, et créer des liens relationnels solides contribuent non seulement au bien-être des jeunes, mais aussi à leur engagement au sein de l’entreprise. Un jeune qui se sent à sa place est implicitement le gage d’une meilleure implication au quotidien.
Envisager la suite : recommandations, embauche, réseau
La fin d’un stage ou d’une formation en alternance ne marque pas forcément la fin de la relation. Un bon manager anticipe l’après et cherche à capitaliser sur la relation construite :
- Recommandation : Un feedback écrit sur LinkedIn, une lettre de recommandation ou une simple mise en relation peuvent jouer un rôle clé dans la suite du parcours du jeune.
- Embauche : Si le profil correspond, pourquoi ne pas envisager une embauche ou une poursuite en alternance ? Cela permet de sécuriser un talent déjà formé à l’environnement de l’entreprise.
- Réseau : Même sans embauche, garder un lien avec d’anciens stagiaires via les réseaux professionnels peut déboucher, à terme, sur de futures collaborations, des retours clients ou des recrutements indirects.
Garder le lien via les réseaux pro
Ce n’est pas Bruno FRIDLANSKY, Consultant en influence professionnelle et auteur de
« Maîtriser LinkedIn » qui dira le contraire, il est toujours pertinent de maintenir le contact au-delà du cadre temporaire du stage ou de l’alternance. Des plateformes comme LinkedIn ou des réseaux d’alumni permettent de suivre l’évolution des anciens jeunes talents, de partager des opportunités, ou encore de les solliciter comme ambassadeurs ou mentors à distance pour les nouvelles recrues.
Ce lien, même informel, contribue à renforcer l’image employeur de l’entreprise et à créer une véritable communauté de talents engagés autour de l’organisation. À la clé de ce processus, l’objectif est également de fidéliser les jeunes talents.
Manager efficacement les stagiaires et alternants de la nouvelle génération n’est plus seulement une question de transmission, c’est un partenariat enrichissant à double sens.
En les accueillant avec un cadre clair, en leur proposant des missions formatrices, et en valorisant leurs idées, les entreprises peuvent tirer le meilleur de ces talents émergents tout en leur assurant une insertion professionnelle.
La clé ? Un accompagnement structuré, une posture bienveillante, une vraie intégration humaine et une volonté sincère de construire une relation durable, même au-delà du contrat.
Gardez en tête que manager les jeunes d’aujourd’hui n’est autre qu’investir dans l’avenir.